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Le Projet de Loi de Finances pour 2018 a été présenté aujourd’hui et introduit le principe de la « flat tax », de quoi s’agit-il ?
Pour le moment, il s’agit d’un projet de loi, qui va être débattu devant le Parlement. Il est donc possible qu’il soit modifié avant le vote définitif qui aura lieu dans quelques mois. Si rien ne bouge, la flat tax devrait entrer en application à partir du 1er janvier 2018.
Il s’agit d’un prélèvement forfaitaire à taux unique de 30%, qui touchera tous les revenus financiers (intérêts, dividendes, coupons et plus-values tirées de valeurs mobilières). La flat tax devrait remplacer l’imposition actuelle au barème de l’impôt et aux prélèvements sociaux. Mais un contribuable pourra toujours demander à voire ses revenus imposés de cette façon si cela est plus avantageux pour lui.
Les intérêts issus des placements comme les livrets défiscalisés, de type Livret A, Bleu et LDD (Livret de Développement Durable) restent exonérés de toute taxation. Idem pour les générations de PEL (Plan d’Epargne Logement) déjà ouverts, a priori pas concernés par cette nouvelle fiscalité. Enfin, ce sera aussi le cas pour les PEA (Plan d’Epargne en Actions) et assurance vie sur lesquels moins de 150 000€ (300 000€ pour un couple) ont été investis.
Pour les contrats qui dépassent le seuil de versements de 150 000€, la part d’intérêts contenue dans les rachats sera taxée à 30%. Les particuliers qui sont à la tête d’un contrat sur lequel moins de 150 000€ sont investis seront toujours soumis à l’ancienne fiscalité : en cas de retrait, leurs gains seront fiscalisés à 35%, 15% ou 7,5% (après abattements) selon l’âge du contrat. La flat tax ne devrait pas être rétroactive et ne devrait pas s’appliquer aux gains engrangés sur les anciens contrats.
Ils ne sont pas concernés par la flat tax, car les revenus fonciers restent imposés au barème général et aux prélèvements sociaux. Attention, pour ces derniers le taux va être porté de 15,5% à 17,2% à partir du 1er janvier prochain.
Elle va être favorables à tous ceux qui paient des impôts, mais particulièrement intéressante pour les contribuables imposés dans les tranches marginales les plus hautes. Ainsi, à compter du 1er janvier prochain, une personne imposée à 14% verra ses revenus financiers amputés de 30% au lieu de 31,2% (14% + 17,2%). Et un contribuable à 45% subira un prélèvement unique de 30% au lieu de…62,2% (45%+17,2%). Pour autant, la flat tax n’aura pas d’impact négatif sur les ménages non imposables, puisqu’a priori, ils devraient pouvoir conserver l’option fiscale actuelle.
La fiscalité ne doit pas être le premier critère de choix pour réaliser un investissement. Cependant, l’instauration de la flat tax et de d’autres mesures, notamment la modification de l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune), doit inciter les particuliers à faire le point sur leur patrimoine. Beaucoup d’entre eux ont intérêt à réaliser des arbitrages de portefeuille, en tenant compte des allègements fiscaux dont ils vont bénéficier grâce à cette flat tax.